vendredi 9 novembre 2007

Le tuteur que je souhaite être, par Catherine C.

Comme je l'ai indiqué il y a quelques semaines, je dispense actuellement une formation de eTuteur en direction de formateurs.

Le "savoir devenir" est une compétence tout aussi essentielle à mes yeux que le savoir, le savoir faire ou le savoir être. C'est pourquoi, j'ai proposé aux stagiaires de cette formation de publier un article sur ce blog sur le thème suivant : le tuteur que je souhaite être.

Vous constaterez dans l'article publié aujourd'hui que la vision des néophytes est souvent l'occasion pour les plus chevronnés de se poser de nombreuses questions par rapport à leurs pratiques.

Le tuteur que je souhaite être

Par Catherine C.

Quand on se demande quel tuteur on souhaiterait être, on s’interroge d’abord sur les domaines d’activités du tuteur et sur les qualités qui lui sont nécessaires pour mener à bien ses activités.

D’abord, il semble qu’il faut qu’il soit (tout comme le formateur) bien « calé » dans le domaine concerné ou tout au moins qu’il maîtrise bien le contenu des cours. En ce qui me concerne, mes 7 années d’expériences dans les différents domaines de mon métier (l’esthétique cosmétique) et mes diplômes me font imaginer que je saurai puiser dans mes connaissances et mes expériences des exemples concrets pour illustrer la partie de cours que l’apprenant n’aurait pas compris. Mais là, se pose immédiatement une autre question : Ce n’est pas tout de savoir, encore faut-il savoir l’expliquer!

Alors voilà, j’aimerais être le tuteur (la tutrice) qui sait demander à son apprenant de préciser ce qu’il n’a pas compris, pour l’inciter à reformuler et prendre du recul sur la question. J’aimerais être le tuteur qui essaie de mieux connaître l’apprenant, de mieux comprendre son fonctionnement et identifier ses méthodes d’apprentissages métacognitives pour l’aider et le guider de façon personnalisée en « parlant » son langage . Etre le tuteur précis et constructif qui félicite quand l’apprenant progresse et qui soutient, corrige et apporte des aides concrètes quand l’apprenant est en difficulté. Il peut s’agir de plusieurs aides. Des méthodes d’analyse de ressources, des méthodes d’organisation de son temps de travail, ou encore de l’aide technique par rapport aux outils qu’il utilise pour se former. Je pourrai facilement me rappeler par où moi-même je suis passée pour les maîtriser.

J’aimerais aussi être capable d’être le « cadre » qui signifie à l’apprenant de façon diplomatique, mais sans détour, les limites à ne pas dépasser. Donner des limites c’est aussi donner des repères. Je voudrais aussi être capable de me donner des limites dans mes interventions et mon investissement auprès de l’apprenant. Car même s’il doit sûrement se créer un lien affectif entre un tuteur et son/ses apprenant(s) il me semble sain de savoir aussi garder ses distances.

En somme, j’aimerais être le tuteur qui sait donner les moyens pour que l’apprenant devienne de plus en plus autonome sur le domaine et donc de plus en plus libre d’apprendre. La ressemblance avec l’éducation est assez frappante : Eduquer c’est former l’esprit de quelqu’un, développer ses aptitudes intellectuelles et/ou physiques, son sens moral. En ce sens le tutorat, centré sur le support à l'apprentissage est bien une oeuvre d'éducation. Dans les deux cas, il ne s’agit pas seulement d’instruire.

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