dimanche 9 mars 2008

Chronique de Philippe Gaberan : Autonomie de l’apprenant

« On ne parle surtout pas de la FOAD ! » La phrase est écrite telle quelle au tableau parmi les autres nombreux points du bilan-régulation qui vient clore la semaine de regroupement (une par mois sur les vingt que dure la formation). Exprimer un refus de parler d’un tel sujet c’est bien sûr déjà en parler ; de fait, personne n’est dupe du paradoxe ainsi soulevé.

En réalité, il exprime le malaise et la réticence à évoquer le rapport encore difficile (six mois après le début de la formation) que ce groupe de 24 apprenants (engagés dans une certification de niveau IV) entretient avec la technologie Internet et la formation à distance par le biais d’une plateforme (en l’occurrence Spiral). Et toute la conviction et l’engagement du formateur référent (le tuteur dirait-on ici) ne suffisent pas à eux seuls à vaincre les résistances.

Celles-ci ne sont pas seulement liées à la maîtrise de l’outil (cette étape là a été dépassée lors d’une semaine d’initiation et de prise en main) mais bien aux conséquence directes de l’usage de celui-ci dans le cadre d’une formation ; à savoir la nécessité d’être autonome (pouvoir se mettre au travail seul), d’être en mesure de gérer son temps de travail (s’obliger à des séquences suffisamment conséquentes pour être productives), d’organiser sa progression et de maintenir l’envie dans le temps qui sépare deux regroupements.

Il est clair que la FOAD replace l’apprenant dans une démarche active qui n’est plus aussi évidente voire même qui n’existe plus lorsque celui-ci vient s’asseoir dans une salle de cours et consommer de la parole d’intervenant. Une posture d’autant plus dure à adopter que peu de chose dans l’environnement social contemporain incite à la prise d’initiative, au démarcage des foules et des modes. Seul face à son ordinateur, il faut donc que l’apprenant aille puiser dans les contenus proposés le sens même de se mettre au travail, d’apprendre et de s’approprier de nouvelles connaissance de sorte à les assimiler. La partie est loin d’être gagnée...

Image dans son contexte original, sur la page www.familles-ge.ch/etapes/etape10.php

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En effet, pour bénéficier d'une solution de FOAD, l'apprenant doit s'investir dans une démarche pédagogique.

Cela est aussi vrai lorsque l'apprenant assiste à une formation présentielle classique. Le face à face physique ne désengage pas l'apprenant mais lui permet de faire semblant" ! Ecouter et même participer un peu sans pour autant s'enrichir n'est exceptionnel, certains apprenants vivent la formation comme une pause et non comme une démarche intellectuelle.

La FOAD permet d'identifier très rapidement les apprenants non investis ... ce qui n'est pas toujours facile à identifier lors d'un rendez-vous physique. Je trouve donc que ce que souligne cet article est un atout de la FOAD !